Portrait de Stéphanie Dupuis et de Guillaume Fortin
Le 17 mars 2005, par une journée grise et morne, mon petit garçon Guillaume est décédé.
Ce jour-là, ma vie a volé en éclats. Tout comme celle de mes proches.

Guillaume, notre beau petit garçon espiègle, têtu (!) et si attachant avait cessé de respirer… Et pendant quelque temps, sa famille et moi aussi.

On a manqué d’air.
On a cessé de croire en la Vie.

Puis, on s’est mobilisé. Tranquillement d’abord. Ensuite, de façon plus normale.
Cependant, rien n’était plus pareil.

17 ans plus tard, je n’ai plus à retourner dans la noirceur, ni dans l’incertitude. Je peux enfin… déposer les armes. Il m’en a fallu du temps pour vraiment cesser de guetter une rechute éventuelle. Un deuil, ce n’est pas comme un combat physique, où on peut aisément reconnaître les repères qui justifient « la fin du combat ».
En effet, lorsqu’on fait face à une épreuve difficile, comme un deuil, on ne peut pas clairement nommer cette fin. Car, au détour, on s’est souvent fait prendre: un souvenir, une situation peut aisément nous replonger et rouvrir la blessure. Mais, à un moment donné, si on a bien « travaillé », après une longue période sans retours en arrière, une douce nostalgie s’installe, remplace de façon permanente le manque et peut même le sublimer.
À ce moment précis, quand cette sensation se fait consciente, on sait qu’on n’aura plus à prendre les armes en vue d’un combat éventuel pour se protéger contre une nouvelle tournure de cette épreuve difficile. C’est ça que j’appelle : déposer les armes.